Baroque sarabande by Christiane Taubira

Baroque sarabande by Christiane Taubira

Auteur:Christiane Taubira [Taubira, Christiane]
La langue: fra
Format: epub
ISBN: 2848766956
Éditeur: Philippe Rey
Publié: 2018-04-18T22:00:00+00:00


Não sei quantas almas tenho.

[…]

De tanto ser, só tenho alma.

Quem tem alma não tem calma.

Et demeurer intranquille. Dans l’élan atteindre à José Saramago, quitte à livrer un corps à corps de liesse avec ces phrases étranges, facétieuses et ductiles. Caetano Veloso, Gilberto Gil, Flora Purim, Milton Nascimento, Maria Bêthania, il y en a toujours une ou un pour vous accompagner, Tânia Maria et ses duos piano-scat, Chico Buarque, ses Saltimbancos et ses romans, jusqu’à Henri Salvador qui s’en mêle avec la bossa-nova. Suivront des bribes de Camões et de sa saudade en exil, viendra bientôt la sodade de Cesária Evora, qu’importent les variations de la langue. Et Baden-Powell n’est jamais loin. Puis c’est Gabriel García Márquez qui vous entraîne vers l’espagnol par le foisonnant Cien años de soledad, Cent ans de solitude, parfois épuisant et exaspérant même si ou surtout si vous connaissez des gens comme les Iguarán et les Buendía, Aureliano et ses poissons d’or, et que vous sont familières ces pluies équatoriales agaçantes et interminables. Et pour jouer les entremetteuses d’une querelle restée énigmatique entre ces anciens deux amis, c’est ici que je veux dire que La Ville et les Chiens, La Ciudad y los perros de Mario Vargas Llosa vous fait un choc à la sortie de l’adolescence. La maintenance linguistique est aisée, même dans cette langue malaisée, car surviennent bien vite El otoño del patriarca, puis l’irrésistible Crónica de una muerte anunciada, puis L’Amour au temps du choléra et d’autres merveilles. Vous vous perdez dans El acoso d’Alejo Carpentier, un peu étourdie, c’est comme un baptême musico-littéraire, avant l’étincelant Siglo de las luces. Voilà qui vous ramène à Antonio Machado si mal lu au lycée malgré une rythmique captivante. Ces retrouvailles s’étendent à Federico García Lorca, pas seulement à sa poésie à son théâtre aussi, et l’on va l’on vient s’éloignant, retournant près de chez soi où il est question de l’Amazone, de l’Orénoque, des Andes, de l’Aconcagua et du Vieux qui lisait des romans d’amour, et pourvu qu’on ait l’ivresse se laisser emporter dans un tourbillon plus imprévisible qu’un tango, et s’engouffrer dans le sillage de Pablo Neruda, Compañero presente ! Le vertige peut se continuer avec Nicolás Guillén et son « Soldadito boliviano », Atahualpa Yupanqui et ses chacareras, Nancy Morejón et ses Cimarrones, et s’envoler sous le charme de Paco Ibáñez, grand voyageur lyrique, de Brassens le Sétois au Catalan Goytisolo. Quant à la langue hégémonique, il y a bien longtemps qu’on fait commerce avec elle, plus sensuellement avec ses torsionneurs, de Zora Neale Hurston à Chester Himes. Il fait si bon folâtrer dans ces langues ! Elles vous font belle escorte lors du retour à la maison, vous quittent sans nostalgie sur le pas de la porte, demeurant là, à disposition pour vous mener ailleurs, quand vous voulez, car c’est ainsi que se revigorent sa propre langue, ses propres langues.



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